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dimanche, 18 février 2018

Solidarité, mon c… !

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Ce matin, en écoutant la radio, j’ai enfin compris où étaient les choses vraiment importantes dans notre riche pays.
Il était question du recensement des SDF dans les arrondissements de Paris pour cause de « Nuit de la solidarité ».
Je ne sais pas exactement s’il était question de mettre le nez dans son caca à ce député LREM qui affirmait avec l’assurance du mec qui n’a jamais eu à dormir sur un banc « Il n’y a pas plus de cinquante SDF à Paris ».
À moins qu’il ne fût question de faire honte à un autre député LREM qui jurait, la main sur le cœur qu’il n’a pas, « Les SDF sont dans la rue par choix ».
Toujours est-il qu’une petite armée a parcouru cette nuit les rues parisiennes pour compter les sans-abris.
Il en est ressorti que non, il n’y a pas cinquante sans-abris dans Paris mais plusieurs centaines.
Il semble aussi que non, ce n’est pas un choix délibéré de dormir dans une encoignure de porte ou sur une bouche d’aération du métro.
Surtout quand on a un travail et que le choix se situe entre six heures de transport plus une fortune en carburant et dormir dans sa voiture pas trop loin du boulot…
Je n’ai pas entendu dire que ce sont les tentes fournies par Médecins du Monde ou « Les enfants de Don Quichotte » qui avaient créé l’état de SDF mais c’était tout juste.
Quant à dire tout haut que c’était l’abandon des pauvres par la société qui avait conduit MDM à leur fournir un abri, il n’en fut pas question.
On s’est seulement ébaubi sur le courage et la générosité du bien loti qui a consacré deux heures de sa soirée à compter les pauvres dans sa rue.
Je dois admettre qu’il y a eu quelques progrès depuis l’année de la création des « Enfants de Don Quichotte » où  ressortait des propos d’un minus habens du micro, probablement bien logé, que ce qui était gênant, ce n’était pas les pauvres eux-mêmes mais qu’ils soient visibles.
A court d’arguments, il alla jusqu’à parler de trafic de stupéfiants et de prostitution dont MDM serait indirectement responsable.
Ce pauvre imbécile avait l’air persuadé que le SDF moyen pouvait impunément transformer sa tente en claque et vivre de pain de fesses tandis que d’autres se gobergeraient du fruit d’un trafic de drogue plus lucratif que le RMI.
On avait tous compris, sauf les députés, qu’une fois de plus on avait confondu la lutte contre la pauvreté avec la chasse aux pauvres.
En revanche, on continue à nous rebattre les oreilles, dès que le climat se fait dur, avec « ces SDF qui refusent d’aller dans les abris».
Un député LREM s’est déjà rendu célèbre avec sa remarque sur « le choix du SDF »
D’autres, en leur temps avaient affirmé, histoire de n’avoir pas à régler le problème, «qu’ils sont trop désocialisés pour sortir de leur état de vagabondage».
Tous ces braves gens, de leur salon bien chauffé et dont beaucoup ne connaissent pas même le montant du loyer payé par le contribuable, semblent avoir oublié que les fameux abris sont des asiles desquels sont virés les SDF dès potron-minet et qu’ils devront en trouver un autre le soir. Et qu’ils y seront bienvenus à condition de laisser leur compagnon, leur femme ou leur chien à la porte.
Ils ont de la chance, finalement, ils se complaisent dans un état où on les force à rester.
Nos gouvernants, notre Etat, nos associations, si prompts à tirer la ficelle de « la morale » pour nous tirer une larme et quelques picaillons pour « venir en aide aux plus déshérités » sont assez étrangement muets devant la rapacité de bailleurs qui ont une fâcheuse tendance à trouver qu’il y a de moins en moins de bons locataires sans remarquer le fossé grandissant entre les revenus et les loyers.
Les premiers suivant au mieux l’inflation tandis que les seconds augmentent quatre fois plus vite que l’inflation...

Commentaires

Que voilà une saine colère que je partage entièrement.

Hier matin, un "jeune qui avait participé pendant une heure" au comptage, osait dire qu'il n'avait rencontré qu'un seul SDF et que celui-ci, avait surtout réclamé un sandwich et une boisson chaude. Mais que ce n'était pas son rôle de fournir ce réconfort. Quel c... mais quel c..

Écrit par : Sophie | dimanche, 18 février 2018

Et moi écœurée par un reportage sur le mobilier urbain dernier cri qui empêche les SDF de s'allonger sur les bancs, entre autres. Au canada les bancs sont équipés d'un toit, vive la France.

Écrit par : mab | dimanche, 18 février 2018

Je partage le commentaire de mab, c'est honteux d'avoir ainsi configuré les bancs.
Et je pense que ton texte si criant de vérités devrait être envoyé à nos politicards pour -éventuellement, pas si sûr- leur filer la honte, leur secouer le cocotier. Oui, envoyé, placardé, diffusé.

Écrit par : Praline | dimanche, 18 février 2018

Ah oui ! COLERE : "me too" mais en même temps HONTE, honte de moi et des autres !

Écrit par : mimazhan | dimanche, 18 février 2018

Non mais allo quoi ! Un SDF ça ne vote pas.
Et puis d’abord pour éradiquer le problème on n’a qu’à faire comme Kim Jong Un.
J’ai ouï dire qu’il aurait supprimé de la langue coréenne le mot « manger ». Si on ne mange pas c’est qu’on n’a pas faim – CQFD.
Carrément comme chez nous où le mot « race » a disparu de la législation en 2013 grâce à Taubirator.
Plus de races donc plus de racisme.
Finalement c’est simple la politique, comme un bol de soupe populaire.

Écrit par : Visiteuse | dimanche, 18 février 2018

Oui, nous sommes toutes et tous concernés en qualité de citoyen, de contribuable et de consommateur par cette pauvreté qui déborde de toute part! Pas assez de construction de logements sociaux certes mais d'un autre côté trop d'impôt aussi! La création des zones tendues avec encadrement des loyers par la loi Alur n'est pas suffisante à endiguer cette rapacité mais aussi le détournement de la loi par certains bailleurs et non des moindres! De la solidarité, il y en a mais on a choisi de ne point l'exposer! Alors une fois de plus, après en avoir appelé à nos gouvernants, l'état et tutti quanti, que reste-t-il?

Écrit par : alezandro | dimanche, 18 février 2018

Euh... Ce n'est pas "Taubirator" qui a supprimé le mot, ce sont les biologistes et les généticiens quand ils ont remarqué que la variabilité de l'ADN était plus importante à l'intérieur de populations ethniquement homogènes qu'entre deux ethnies de couleurs différentes...

Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 18 février 2018

Certes! Le principal étant de ne pas perdre de vue cet élément!

Écrit par : alezandro | dimanche, 18 février 2018

Salauds de pauvres !

Écrit par : Berthoise | dimanche, 18 février 2018

encore une fois , tu mets le doigt là où ça fait mal .... parce-que tu AS RAISON !!!!!!
lorsque je suis allée voir ma petite-fille sur le marché en repartant j'ai vu un SDF (?) assis à même le sol avec auprès de lui son chien. Alors que lui était assis à même le sol (c'était le jour où il faisait moins 3° ) il remettait toujours en place la couverture qui couvrait son chien et ne faisait que glisser. Dans le bol placé devant lui il y avait juste une pièce de 20 centimes alors qu'il y avait foule à passer devant lui. Il a paru tout étonné devant ma générosité. Il n'y a pas que notre gouvernement qui "déc...e"! Par contre, dans un autre registre je vois que le titre du devoir pour Lakevio que j'ai écrit hier a le même titre que ta note! (presque!). Les grands esprits se rencontrent !!!!! :)

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 18 février 2018

Comment fait-il le jeune con pour ne voir "qu'un" SDF dans son coin de Paris ?... Il est resté avenue Mozart ?...
Je partage entièrement ton billet.

Écrit par : lakevio | lundi, 19 février 2018

Je me sens toujours plus informée et aussi plus intelligente après avoir lu tes billets, frappés au coin du bon sens. Ainsi, j'ignorais que l'ADN est plus varié au sein d'une ethnie donnée qu'entre personnes de couleur différente (puisqu'il ne faut pas écrire ni prononcer "race" !)

Écrit par : Gwen | lundi, 19 février 2018

Bonjour. Bénévole dans une association à caractère social, je partage votre agacement. Le terme SDF a été remplacé par le terme sans domicile stable car il englobe également toutes les personnes qui vivent en hébergement mouvant (à droite, à gauche) faute de pouvoir accéder à un logement. Et non, on ne choisit pas de tomber dans la grande exclusion. Cela peut toucher n'importe qui aujourd'hui. De même, ceux qui refusent d'aller en hébergement d'urgence mentionnent souvent la violence, le vol qui régnent dans certains centres ... dont un qui se situe dans le nord de Paris.

Écrit par : Claude | jeudi, 01 mars 2018

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